Et ses yeux bien trop clairs de nouveau plantés dans les miens.

Tandis que je me préparais en quatrième vitesse dans la pièce d’à côté, je la reconnaissais entre mille : sa voix. Plus d’un an nous séparait, et pourtant, c’était comme si je l’avais toujours entendu. Comme si nous ne nous étions jamais quitté. Mon coeur qui fait des soubresauts. Mes jambes qui se pressent d’aller au salon. Mes bras qui se jettent à son cou sans même m’en apercevoir. C’était lui, toujours le même, ses cheveux blancs et ses yeux bleus perçants. Son sourire tendre que je n’ai jamais vu pour quelqu’un d’autre que pour moi. Ses grandes mains puissantes rompues par le temps et le travail. Ses discours toujours fidèles à ce qu’il est. Et mon âme qui s’accroche à lui, parce que tout ce qu’il dit est si vrai, si juste, si profonds. Ses colères, ses passions, sa simplicité, tout résonne en moi comme s’il était fait pour me comprendre. Et je ris en pensant au moment où j’avais peur de le revoir, où je me demandais si ce ne serait pas étrange de se retrouver dans la vie de tous les jours, s’il ne m’aimerait pas moins. Mais non, tout était parfait, tout était comme avant, et même mieux encore. Plus de mots, plus de conversations, plus de tendresse à peine dissimulée. Et son regard de fierté sur ma fille. Puis sur moi. Ses lèvres sur mon front, sa main sur mon épaule. Son air tendre et penaud, lui, le roc, la forteresse insurmontable que tout le monde croyait inaccessible. Tout le monde sauf moi. Parce que là dessous il y a son coeur si grand, et ses idées si proches des miennes.
Et ce temps qui passe si vite. Le revoilà déjà parti.

Pourtant, dans la pièce, son rire tonitruant résonne toujours.

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